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Votre syndrome de l’imposteur nuit aussi à vos finances

On entend constamment parler des effets du syndrome de l'imposteur sur la santé mentale. Ce phénomène grignote notre estime de soi, nous empêche de progresser dans notre carrière et de réaliser nos rêves. Et selon des études, il n'y a pas que notre santé mentale qui est affectée, mais aussi notre compte en banque.
Commençons par définir le syndrome de l'imposteur. "Le syndrome de l'imposteur est un mécanisme psychique qui fait naître en nous un sentiment d'incompétence", explique Dr Jo Gee, psychologue clinicien. Si ce phénomène a tendance à avoir un impact sur nos finances, c'est parce qu'il est étroitement lié à notre carrière. "Le syndrome de l'imposteur peut conduire les personnes concernées à minimiser leurs succès, à penser qu'elles ne méritent pas leur salaire et parfois même à passer à côté de promotions", explique Dr Gee. Il ajoute que "cela entraîne souvent des burn-outs en raison d'un investissement au travail trop important, des sentiments d'insuffisance et d'auto-dépréciation, un manque de satisfaction au travail et une peur de demander de l'aide."
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Alina Jaffer, experte en finances chez Virgin Money, explique les six principales façons dont le syndrome de l'imposteur nous empêche de réaliser notre potentiel financier. Des coûts qui découlent de l'effet FOMO en passant par la peur d'en demander plus, ce sont des milliers d'euros qui pourraient nous filer entre les doigts. Dans cet article, Jaffer et Dr Gee expliquent comment le syndrome de l'imposteur peut nous freiner financièrement et nous donnent quelques conseils pour y remédier.

Vous passez peut-être à côté de promotions ou d'augmentations

"Demander une augmentation implique bien souvent d'avoir une conversation délicate qui met beaucoup de gens mal à l'aise, et le syndrome de l'imposteur a tendance à compliquer les choses", explique Jaffer. Vous aurez par exemple tendance à penser que vous avez de la chance d'avoir un travail, alors lorsque vous êtes confronté·e à une conversation aussi tendue, la pression pour faire valoir vos arguments peut donner envie de prendre vos jambes à son cou.
Mais n'oubliez pas que vous avez tout à fait le droit d'aborder le sujet. Si vos managers vous donnent l'impression que votre demande est déplacée, c'est plutôt elleux qui souffrent d'un syndrome de Stockholm, pas vous. Tout ce que vous pouvez faire, c'est vous préparer à expliquer clairement pourquoi vous souhaitez obtenir une augmentation ou une promotion et, comme le conseille Jaffer, "essayez de ne pas laisser un sentiment de médiocrité vous empêcher d'avoir ces conversations difficiles, mais nécessaires."

Vous dépensez par peur de rater quelque chose

"Le syndrome de l'imposteur peut vous amener à surcompenser dans les contextes sociaux, en vous faisant ressentir le besoin de faire vos preuves ou de justifier vos amitiés", explique Jaffer. Par conséquent, les personnes souffrant du syndrome de l'imposteur peuvent ressentir l'effet FOMO plus intensément que les autres. Cela les incite à dépenser inutilement de l'argent pour se donner l’impression de passer un bon moment. Le risque ici, c'est de se retrouver sans rien à épargner.
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Des études révèlent même que plus d'un tiers des personnes sont jalouses lorsque leurs ami·es sortent sans elles et qu'elles dépensent en moyenne 600 euros par an pour se rendre à des événements auxquels elles n'avaient pas vraiment envie de participer. Ça fait beaucoup d'argent gaspillé pour quelqu'un qui aurait préféré rester à la maison.
Selon Dr Gee, il s'agit de planifier vos sorties en étant pragmatique : "Si vous souffrez de l'effet FOMO, nous vous suggérons d'accepter un nombre limité d'événements sociaux", dit-elle.
"Avoir recours à l'échelle de Likert qui permet d'évaluer l'enthousiasme pour un événement social (de 1 'je ne veux pas y aller' à 10 'je veux absolument y aller') peut vous aider à vaincre cette peur de rater quelque chose et vous guider vers ce que vous avez réellement envie de faire."

Vous suivez religieusement les tendances

Selon une étude, les Français·es dépensent en moyenne 82 euros par mois, soit 984 par an, en vêtements. Et la majorité de ces achats finissent à la poubelle avant même d'avoir été portés. Cela signifie que vous dépensez peut-être des centaines d'euros pour des tenues dans l'espoir de renvoyer l'image d'une personne qui a confiance en elle, mais en réalité, c'est juste du gaspillage.
Malheureusement, le syndrome de l'imposteur vous empêche d'apprécier réellement vos succès et, par conséquent, il peut vous arriver d'accorder trop d'importance à votre apparence dans l'espoir de vous sentir plus confiant·e. Mais comme le fait remarquer Gee, des études ont montré que les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur qui compensent par la mode font état d'un plus grand sentiment d'inauthenticité et de résultats plus faibles en matière de confiance en soi. "Essayez de troquer le shopping mode pour une application de pleine conscience... il a été démontré que cette pratique permet de créer des changements cérébraux durables, qui sont même visibles sur les scanners IRM !"
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Vous travaillez trop

Êtes-vous un·e perfectionniste au travail ? "Le syndrome de l'imposteur peut amener certaines personnes à s'imposer des normes impossibles à respecter", explique Jaffer. On nous a fait croire que faire des heures supplémentaires était une bonne manière de se faire remarquer, et que c'était peut même être nécessaire si l'on voulait obtenir une promotion.
Mais en réalité, on se pousse au point de s'épuiser avant même d'atteindre notre objectif, comme le fait remarquer Jaffer. "Cette pression immense peut conduire au burn-out, ce qui va inévitablement ralentir votre progression de carrière et potentiellement vous faire passer à côté d'une augmentation."
"Si vous souffrez du syndrome de l'imposteur, nous vous suggérons de viser une productivité de 75 %, tout en cherchant à obtenir des feed-backs de vos collègues afin d'être rassuré·e au sujet de vos performances", ajoute Gee. "Ces feed-backs vous dissuaderont peut-être de revenir à des attentes trop élevées."

Vous ignorez vos finances

Le syndrome de l'imposteur s'accompagne souvent de la conviction que l'on n'est pas mentalement équipé·e pour faire face aux grands événements de la vie et, dans certains cas, on peut avoir tendance à faire l'autruche, préférant éviter le stress d'une démarche administrative écrasante. Malheureusement, vos finances ne savent pas se gérer toutes seules.
Si vous ne gardez pas un oeil sur vos finances, vous allez non seulement passer à côté d'opportunités financières, mais aussi tomber dans le piège de devoir compter sur les banques et autres institutions pour tout, au lieu de comprendre vous-même votre situation financière. "Bien qu'il soit difficile de chiffrer précisément le manque à gagner, ignorer vos finances aura à terme un impact négatif", explique Jaffer.
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Gee recommande de demander de l'aide ; pas nécessairement à des professionnel·les, mais aux personnes sur qui vous pouvez compter pour vous dire les choses franchement. "Comme les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur craignent d'être prises pour des "imposteurs", elles demandent rarement de l'aide", explique-t-elle. "Si vous souffrez du syndrome de l'imposteur, lancez-vous le défi de demander de l'aide à quelqu'un chaque mois et assurez-vous que cette demande tourne autour de vos finances."

Vous ne prenez pas de risques

La pandémie a incité un grand nombre de personnes à se mettre à leur compte. Mais le syndrome de l'imposteur peut donner l'impression qu'il vous est impossible de vous lancer dans ce genre d'aventure. Et lorsqu'on se remet en question, on a tendance à bâcler ses projets ou à tout bonnement les abandonner, pour laisser la place à celles et ceux qui peuvent le faire. Mais ce genre d'attitude défaitiste ne vous mène pas bien loin, surtout si vous savez que vous avez de grandes idées et que vous avez juste du mal à les mettre en œuvre.
"Le syndrome de l'imposteur peut empêcher certaines personnes de créer leur entreprise, car le sentiment de ne pas être à la hauteur peut vous figer, ce qui conduit à la procrastination et à minimiser nos compétences", explique Dr Gee, qui suggère qu'un bon réseau est la clé pour surmonter nos blocages.
"Avoir un bon mentor est indispensable lorsque vous envisagez de lancer une nouvelle entreprise. Leur capacité à vous guider peut suffire à vous motiver à dépasser vos doutes et à mettre en place un plan de réussite."

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